Le mouvement accéléré : de Nicolas Oresme à Galilée




«Le Mouvement», Dialogue avec le Visible, René Huyghe, éd. Flammarion

Nicolas Oresme, auteur du De proportionibus proportionum, a montré les propriétés du mouvement accéléré, mais c’est à Galilée que reviendra la gloire de montrer que la chute des corps est un mouvement accéléré


Dans son De proportionibus proportionum Nicolas Oresme étudie l’évolution d’une qualité physique en fonction d’un autre paramètre physique. Trois siècles avant Descartes, il invente les graphiques cartésiens et la géométrie analytique, avec un zeste de calcul différentiel (vitesse instantanée) et une amorce de calcul intégral (chemin total parcouru).

Les mathématiciens du Laboratoire Nicolas Oresme ont eu raison de lui rendre hommage. Les physiciens aussi.

Ce graphique, vitesse en fonction du temps, c’est beaucoup plus que la droite y=a x. Nicolas Oresme a l’heureux pressentiment qu’un troisième paramètre se cache derrière la surface engendrée : le triangle couleur bleu. «La distance parcourue, dit-il, est proportionnelle à la surface engendrée par la courbe»



Oresme décompte le nombre de petites surfaces élémentaires engendrées dans chaque intervalle de temps 1, 2, 3, 4, 5 secondes…

Nicolas Oresme, s’appuyant sur Pythagore, conclut : «dans un mouvement uniformément accéléré la distance parcourue est proportionnelle au carré du temps».

Les mathématiciens et historiens des sciences ont certainement raison de présenter Nicolas Oresme comme un précurseur de Galilée mais il n’a effectué aucune des expériences de Galilée apportant la preuve que la chute des corps est un mouvement accéléré.