Le soleil aux solstices : les couloirs mégalithiques




Coucher de soleil sur Stonehenge. Image voyagerloin.com

Menhirs, dolmens, allées couvertes, cercles de pierre, cairn, tumulus, temples mégalithiques étaient des lieux sacrés et monuments funéraires. Alors que les pyramides étaient toutes orientées vers les quatre points cardinaux, les couloirs et alignements mégalithiques étaient orientés vers la direction du coucher du Soleil aux solstices. Comme l’azimut du coucher du Soleil dépend de la latitude du lieu, l’orientation de ces couloirs est propre à chaque site; une simple curiosité astronomique. Quelques rares sites exceptionnels ont toutefois été construits par des observateurs perspicaces qui ciblaient les levers et couchers extrêmes de la Lune, on peut alors parler d’Observatoires astronomiques. Alors que pour le Soleil on observe sur l’horizon une seule oscillation sinusoïdale, entre les azimut du solstice d’été et du solstice d’hiver, on observe pour la Lune trois oscillations sinusoïdales, d’amplitude et de périodes différentes, d’intérêt majeur puisqu’elles permettent de prévoir les éclipses. Nous en reparlerons dans le chapitre de la Lune.

Le dolmen à couloir de Mane Lud sur un site armoricain du golfe du morbihan. 



L’allée couverte de Mane Kerioned sur un autre site de Bretagne armoricaine

Le cairn de Gavrinis. On emploie le mot «cairn» quand le tertre est recouvert de pierres sèches calées. Un cairn abrite plusieurs tombes à couloir, des «dolmens pour les morts». Ce cairn est situé sur un îlot du golfe du morbihan. On n’est plus dans le dessin réaliste ou naturaliste des cavernes, mais dans l’art décoratif, géométrique, des sites Ibériques et Britanniques. Des motifs décoratifs, stylisés, en arceaux emboîtés, en épis ou en crosses. René Huyghe souligne le passage du réel à l’abstrait, du paléolithique au néolithique. 

Le cairn de Barnenez. Ce cairn, situé en baie de Morlaix, est encore plus ancien, 4900 ans avant notre ère, et 2300 ans avant la première pyramide. Il en impose avec ses 72 mètres de long et ses 11 tombes à couloir. C’est le premier exemple connu au monde de voûtes à encorbellement. André Malraux le nomma «le Parthénon du néolithique»



En la verte Irlande, le tumulus de Newgrange, 3200 ans avant notre ère. On emploie le mot «tumulus» quand l’ensemble des tombes est recouvert de terre. Cette butte circulaire a 86 mètres de diamètre.

Devant la porte d’accès cette magnifique pierre sculptée de plusieurs tonnes, incisée de motifs en spirales ; peut-être évoquent-ils l’éternité ou la mort ! Dans la culture celtique ces spirales sont souvent assemblées par trois et forment alors un triskèle. On aperçoit encore d’autres motifs celtiques comme les losanges curvilignes concaves



Au solstice d’hiver, pendant quelques jours, le soleil, alors rasant l’horizon, pénètre dans l’axe de ce long couloir souterrain et vient éclairer la chambre mortuaire pendant une quinzaine de minutes. Il vient réveiller les ancêtres. Comme pour les pyramides égyptiennes et les temples du Soleil de Malte et de Gozo, on est ici dans le culte des morts.