kata bathos, le ciel en profondeur




Le ciel en profondeur : kata bathos Image d'origine inconnue, livre ? internet ?


Les astres se répartissent en profondeur et se meuvent en profondeur. Le ciel n’est plus un plafond plat où se meuvent planètes et étoiles mais c’est une immensité profonde


Thalès est le premier à comprendre que la Lune, plus proche, éclipse le Soleil mais aussi les planètes et les étoiles.

Platon s’opposa farouchement à l’ancienne conception du ciel : une voûte hémisphérique, un plafond où, Dieux et monstres de la mythologie s’affrontaient, à l’image des planètes sillonnant les constellations du zodiaque. Platon prônait une véritable astronomie scientifique pour expliquer et prévoir les mouvements des astres.

Les astrologues de l’époque annonçaient les grandes catastrophes «collectives» : météorologiques, dynastiques ou guerrières. 

 Notre astrologie actuelle est plus médiocre encore car nos horoscopes sont devenus «égocentriques», la destinée de chaque individu serait, dès sa naissance, écrite dans le ciel. Cette astrologie individualiste n’apparut qu’au IIe siècle, elle contrariait les objectifs de la religion chrétienne et les Pères de l’Eglise combattirent leur fatalisme au nom de la liberté humaine. 

 A Babylone, les astronomes-astrologues constituaient une organisation très influente. Ptolémée lui-même, dans le Tétrabible développa une astrologie géographique et climatique adaptée pour les divers peuples ; il croyait à l’influence astrologique des trigones de planètes dans le zodiaque, Képler également.

Image timelineflorence Artiste and Writers. 

Tableau de Domenico di Michelino, daté de 1465, situé au Duomo de Florence dans le bas-côté gauche de la cathédrale. Au premier plan Dante Alighieri, 1265-1321, tenant son poème de 100 chants la Divine Comédie Enfer-Purgatoire-Paradis. En arrrière-plan une ziggurat à 7 terrasses. Dans le ciel, de droite à gauche : le Soleil, Vénus, Mars, Mercure, Saturne et au delà du système solaire la sphère étoilée, dans l’angle gauche. 

Cette Divine Comédie de Dante, par de Domenico di Michelino est au Duomo de Florence, dans le bas-côté gauche de la cathédrale. 
Derrière Dante on voit une ziggurat, dont les 7 terrasses s’échelonnent depuis Saturne au 1er niveau à la Lune au 7e niveau. Au-dessus de la ziggurat les 7 niveaux du ciel : la Lune, la plus rapide sur la plus basse orbite, jusqu’à Saturne, la plus lente sur l’orbite la plus haute. Chaque planète, accompagnée de son symbole, est dessinée sur une orbite en arc de cercle et chaque zone orbitale se distingue par sa couleur. 
Mais, il manque Jupiter ? Non, cette planète doit être cachée derrière cet horrible encadrement posé par un iconoclaste. Jupiter est sur l’avant-dernière orbite mais comme l’artiste a placé cette imposante planète à son point culminant, au méridien, Jupiter se retrouve caché derrière le cadre, tandis que Saturne, située sur la dernière orbite, plus lointaine, n’est pas encore «montée» au méridien, on peut l’apercevoir dans l’angle gauche. 
Audessus, toujours dans l’angle gauche, au delà de l’orbite de Saturne, on aperçoit de étoiles uniformément réparties en profondeur ; c’est rare à cette époque, on cite plus souvent Thomas Digges du siècle suivant.




Les astres s’étendent dans l’immense profondeur du ciel. Les étoiles les plus brillantes nous semblent plus proches, les étoiles les plus faibles nous semblent très lointaines.

Cet Univers de Thomas Digges, 1576, est une représentation assez connue des étoiles en profondeur.

Euclide, ici représenté par Raphaël dans l’Ecole d’Athènes, avait longtemps scruté l’éclat des étoiles : des plus brillantes aux plus faibles. Maintenant, avec le compas, il dessine des intersections de sphères et de cônes avant de conclure, par la géométrie, que si une étoile est 2 fois plus éloignée son éclat sera 4 fois moindre. Le flux lumineux d’une étoile est inversement proportionnel au carré de la distance.



Saint Augustin dans son atelier, entre une sphère armillaire, une horloge astronomique et des ouvrages d’astronomie. 

Le Soleil serait-il une étoile ! Qui, le premier a eu l’idée de comparer ce gros phare le jour et ces petites lucioles la nuit. Officiellement c’est Giordano Bruno : un dominicain brûlé en 1600 par d’autres dominicains inquisiteurs. Au XVIIe, Huygens aura le talent de comparer les flux lumineux du Soleil et de Sirius à celui d’une bougie. Il en déduira la première distance photométrique d’une étoile

A Rome, où il étudia les textes de Platon, d’Aristote et les commentaires de Lucain dont il s’inspire, saint Augustin, qui est lui-même platonicien, attaque rudement les néo-platoniciens qui idolâtraient le Soleil. 

 Ils ne craignent pas de dire : 

«que beaucoup d’étoiles sont égales au Soleil mais qu’elles semblent petites parce qu’elles sont plus éloignées…que certaines étoiles du zodiaque sont même plus grandes que le Soleil» 

Mais alors pourquoi ne sont-elles pas l’objet de leur vénération !