Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne dans l'ordre héliocentrique




Antiquité, la Terre avait usurpé la place du soleil, l'ordre ancien, Image fr.123rf.com ici modifiée


Depuis Copernic en 1543, ordre nouveau Image fr.123rf.com


Dialogue entre Pythagore et son disciple extrait de Connaissance Hellénique Hypotheses, par Y. Georgelin et C.Boudignon. Dès l’époque de Pythagore, les astronomes avaient compris que le ciel n’est pas un plafond plat, mais un ciel “en profondeur“, κατὰ βάθος, en 3 D, où se meuvent les planètes dans cette immensité profonde. Pythagore apprit des Chaldéens l’ordre correct des 5 planètes dans le système solaire : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. C’était presque l’ordre héliocentrique, sauf que la Terre avait usurpé la place centrale du Soleil qui, lui, se retrouvait refoulé entre Vénus et Mars.

  • Le disciple : Mais ils n’avaient aucun moyen pour mesurer la distance des planètes ?
  • Le Maître : Ils ne mesuraient pas leur distance, mais leur vitesse, c’est-à-dire le temps qu’elles mettent pour effectuer un tour dans le zodiaque. Les planètes les plus «rapides» sont les plus proches, les plus «lentes» sont les plus lointaines.
  • Le disciple : Oui, ça je connais : la Lune fait un tour dans le zodiaque en 27,3 jours, le Soleil en 365 jours1/4, Mars en 2 ans, Jupiter en 12 ans — je m’en souviens facilement, cela fait un signe du zodiaque par an — et Saturne, la dernière, met 30 ans. 


Image Medieval Views of the Cosmos by E.Edson & E. Savage-Smith, Ed. Bodleian Library University of Oxford, 2004.

Le songe de Scipion de Cicéron. Douillettement couché, Scipion Emilien songe ; il s’est librement envolé rejoindre son aïeul Scipion l’Africain jusqu’au plus profond des étoiles de la Voie Lactée. Il y vit des merveilles :«…des étoiles d’une grandeur insoupçonnée, et jamais aperçues d’ici-bas. La plus petite de toutes (le Soleil est pour lui aussi une étoile) est celle qui… la plus éloignée du ciel… se trouve la plus voisine de la Terre»

Scipion a une vue imprenable sur le système solaire, vous pouvez voir, à gauche, les 5 planètes sont toujours dans l’ordre héliocentrique. 

«Le Soleil - dit-il - chef, roi, modérateur des astres errants, âme et régulateur du monde…est suivi des deux sphères de Mercure et de Vénus qui semblent lui faire escorte»

«La Terre lui parut si petite qu’elle lui fit pitié». 

«Il discerne les deux pôles aux extrémités du globe… et les deux zones habitables dont la zone australe où ceux qui habitent n’ont rien de commun avec votre race et poussent des pas opposés à vous… (ces habitants sont en effet aux antipodes)».

La destinée de l’âme. il s’agit de l’âme au sens de Platon, une notion philosophique antérieure aux religions et au christianisme. On franchit d’abord les orbites des 7 planètes, les cercles de la Lune Mercure et Vénus, puis le Soleil, les orbites de Mars Jupiter Saturne, puis une barrière d’étoiles. On gravit alors les niveaux réservés aux anges, chérubins ou séraphins, tout un graduel de ces êtres intermédiaires entre les dieux et les hommes, imaginé par les savants Perses aux temps bibliques. Au sommet, domine un Christ pantocrator, Créateur de Tout, une épithète de «tout puissant» attribuée à Zeus puis au Dieu des chrétiens. C’est aussi la hiérarchie des grecs : en bas les graves la Terre, l’Eau, l’Air le Feu puis le monde éthéré des astres et couronnant le tout l’intellect agent pour Aristote, le divin pour Platon.

Dix personnages effectuent une ascension spirituelle vers le monde des élus : mythe d’Icare ! de la Tour de Babel ! de l’Echelle de Jacob, représentation biblique fréquente dans les vitraux au moyen âge. Pour d’autres c’est l’anabathmos, on s’affranchit du poids de la terre par l’humilité et le renoncement, les Dix degrés d’humilité selon la règle bénédictine de Benoît de Nursi, le Psaume des montées.

Une ségrégation amusante des personnages s’est ici glissée : les imberbes en bas, puis les barbus et les moutachus. Au sommet un Christ à longue chevelure et noble barbe.


Image in Figures du ciel, Marc Lachièze-Rey & Jean-Pierre Lunminet, Bibliothèque Nationale de France, Seuil 1998.


Image in Figures du ciel, Marc Lachièze-Rey & Jean-Pierre Lunminet, Bibliothèque Nationale de France, Seuil 1998.

Tout au long du moyen âge, de belles images comme celle-ci avec cinq planètes dans le bon ordre : Mercure et Vénus aux premières loges, le Soleil qui a usurpé la place de la Terre, puis Mars, Jupiter et Saturne

Pythagore apprit à l’Italie que l’étoile nommée Hesper, visible pendant 292 crépuscules, et l’étoile nommée Lucifer pendant 292 aurores sont une même planète, Vénus. Lucifer est un ange, l’ange de la lumière, du matin ; un ange déchu et non un démon.

Les astronomes Mayas, comme les astronomes Chaldéens, Babyloniens, et Grecs, savaient que Vénus revient tous les 584 jours devant le Soleil, c’est sa période synodique.